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Ghisoni, village authentique et richesse historique de Corse

12
aout.
Ghisoni, village authentique et richesse historique de Corse

Patrimoine naturel historique et religieux implanté au coeur de la nature sauvage. Architecture, traditions, montagnes majestueuses, rivières aux piscines naturelles, le village de Ghisoni en Corse Orientale a décidément tout pour vous séduire ! 

Bénéficiant d'une expérience pionnière, le village de Ghisoni est depuis fort longtemps familiarisé avec la notion de tourisme rural reposant naturellement sur des échanges cordiaux, respectueux et plus intimes entre vacanciers et population locale. Des structures d'accueil privées ou municipales (Hôtels, gîtes, locations saisonnières) tentent de fixer durablement une population de vacanciers (adultes et jeunes) sur cet intérieur riche en particularismes et apprécié pour ses conditions climatiques et les multiples ressources de son environnement montagneux.

Une commune importante qui a connu de nombreuses restructurations territoriales
Ses habitants sont appelés les Ghisonais et les Ghisonaises. Comme dans de nombreuses communes corses, les deux guerres mondiales, en mobilisant la plus grande partie de la population ghisonaise (le monument aux morts porte 155 noms) a accéléré la baisse de sa population dans les décennies qui ont suivies.

Pour vous donner une idée, il faut savoir qu’en 1900, il y avait près de 1930 habitants. Aujourd’hui nous en comptons environ 234 personnes à l’année et ce chiffre grimpe à 1 100 habitants lors de la période estivale. Beaucoup se sont installés sur la plaine à Ghisonaccia pour le climat et les commodités plus accessibles.

Le village de Ghisoni est devenu chef-lieu de canton par la loi du 20 avril 1861 qui forma un nouveau canton en redivisant celui de Vezzani. Le canton de Ghisoni compte, depuis, quatre communes : Ghisoni, Ghisonaccia, Lugo di Nazza et Poggio di Nazza. 

La commune de Ghisoni comprend quatre hameaux : 

Cavu, au sud du village, sur la route en direction du Col de Verde

E Rosse, au-dessus du lac artificiel de Sampolo, juste après le défilé de l’inzecca.

Galgacciu, au fond du vallon du Ruellu, au nord de Ghisoni 

Sampolu, à la sortie du défilé des Strette, sur la rive droite du Fiumorbo


Depuis le 1er janvier 2008, Ghisoni a intégré la communauté de communes du Fium'orbo-Castellu parmi les communes de Prunelli, San Gavinu, Isolacciu et Serra di Fiumorbu ainsi que Pietroso et Vezzani.
Aujourd’hui, certains habitants travaillent à l'extérieur du village, les autres font tourner les commerces, les activités piscicoles, agricoles et apicoles installées sur la commune… Et bien sûr les services publics que compte encore le village et qu'il souhaite à tout prix conserver. Il y a également une centrale hydraulique.

Ghisoni, un village corse dynamique et surprenant
Une renommée reconnue, la particularité du village réside dans le fait qu'il regroupait en son sein un grand nombre d’intellectuels ! Certains ont reçu des prix Nobel, des sénateurs, des ministres, des militaires, etc.

Le Palazzu a servi de tribunal, perception, étude notariale. Il a été construit par Jacques Philippe PIERI en 1846, un arquebusier originaire du village et qui a déposé 17 brevets, pour des armes, ventilateurs, alarmes et lampe à prophétiser l’avenir. À ce jour, U Palazzu a été racheté par deux familles : Delavalle (le dernier étage) et les Giannetti (le reste).

À l’époque, Ghisoni était un village peuplé, très actif et avec de nombreux savoir-faire et métiers d’antan : ébénistes, tailleurs de pierres, meuniers, cordonniers, charrons, forge, muletiers, fabrique de bardeaux de bois, ramassage de graines de pins de lariccio pour Vezzani et ses séchoirs, bûcherons, scierie, fabrique d’ébauchon de pipes avec souches de bruyère jusqu’en 1960, mine de plomb argentifère, etc.

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Les anciens jardins ainsi que le séchoir traditionnel à châtaigne étaient des lieux de rencontre.
Également connu pour ses pommes de terre et châtaigniers, on peut lire dans un ouvrage écrit par l'abbé Rossi en 1810 :

«  Le pays est plutôt montagneux, il ne manque ni de céréales, ni d'huile, ni de vin et de châtaignes, avec beaucoup de bétail parce qu'il utilise les plaines du Fium'Orbu. »

-        Châtaigniers (production de farine dont la qualité a été primée à la foire de Bocognano) ;
-        Exploitation forestière : la commune de Ghisoni compte 18 000 hectares de forêts, soit un taux de boisement de près de 45 % ;
-        Pisciculture, pêche (les truites de Ghisoni sont réputées) ;
-        Chasse (sanglier, pigeon, etc.) ;
-        Charcuterie ;



 
Un patrimoine architectural bien conservé
À Ghisoni, vous pourrez observer l’architecture typique des maisons anciennes. Maisons corses qui datent du XVIe siècle dont la plus vieille encore présente date de 1570.

D’antan, le bas de la maison était réservé aux animaux avec l’accroche pour attacher les bêtes et accueillir leur mangeoire. Plus tard, les toilettes et salles de bains ont été rajoutés sur les balcons, car à l’époque, la toilette se faisait à l’extérieur. Il y avait aussi des niches (pots de chambre).

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La Maison des partisans (sympathisants de Pasquale Paoli) avec la trace laissée par la bombarde génoise constitue aujourd'hui une véritable richesse patrimoniale.

Vous pourrez également retrouver d'anciens ponts génois datant du XVIe siècle. À l'époque, ils représentaient un axe routier important avec entre 50 et 70 passages par jour des « dragulinu », les camelots. Une taxe au passage revenait à la République de Gènes, c'était l’octroi.

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En poursuivant la visite de Ghisoni, on se retrouve face à la fontaine de Neptune et sa statue de bronze (le triton) construite en 1866 par Vitale Dubrey, qui a permis d’amener de l’eau potable au village.

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Un passé religieux important
> Les Giovannali et la légende Christe et Kyrie Eleison

Le courant de pensée des Giovannali vient à l'origine d’un moine franciscain. Il s’agit du partage de savoir-faire, des connaissances, des ressources… Ils prônaient humilité, simplicité, pauvreté et non-violence.
Les Giovannali, en désaccord avec la papauté, ont été déclarés hérétiques et six d’entre eux ont été brûlés vifs devant l’église vers 1350-1360. Une autre femme a elle aussi été brûlée par la suite, car elle était venue récupérer le corps calciné de son frère pour l’enterrer. En raison de son geste, elle a été accusée d’être une Giovannali.

Lors de l’exécution de ces 6 personnes, le prêtre priait pour sauver leur âme en entonnant le chant du Christe Eléison et Kyrie Eléison qui veut dire « Seigneur, aie pitié ». La montagne aurait renvoyé un écho et six palombes se seraient alors envolées de la forêt. Trois se seraient posées sur un sommet face au village qui prit le nom de Kyrie Eléison et trois autres se seraient posées sur l’autre sommet prenant le nom de Christe Eléison. La légende dit que ce sont les âmes de ces malheureux qui se sont réfugiées sur ces sommets.

Aujourd'hui, l’ambiance y est clémente et conviviale : on joue aux boules sur cette petite place et on y mange des châtaignes.

L’ancien couvent St François est devenu une salle des fêtes. Sur un pan de mur y est apposée une plaque en mémoire des victimes du crash du Boeing 307 de la compagnie Air Nautique sur le Monte Renoso le 29 décembre 1962. Il s’agissait d’un vol Bastia-Ajaccio-Nice qui, parmi ses occupants, comptait l’équipe de basket-ball de Bastia qui devait disputer un match à Nice. Il n’y a eu aucun survivant. 

Attenant au couvent St François se trouve la chapelle de l’ancienne confrérie de St Croix.

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> Eglise baroque de St François d’Assise construite au XVIIe siècle

Le prêtre prêchait du haut de la chaire à prêcher dans la langue du peuple compréhensible par tous, le reste de la messe était dite en latin depuis le maître autel. La chaire à prêcher en bois sculpté avec la main tenant la croix a d'ailleurs donné l’expression « maintenant ».
On y découvre le maître autel à trois degrés (symbole de la St Trinité) en marbre polychrome : rouge du Bevinco, bleu-gris de Corte. Tabernacle. Mais aussi deux candélabres de style judaïque de part et d’autre.

Chaque chapelle a été financée par une famille de Ghisoni et lui appartient, abritant la statue d’un saint : St Antoine de Padoue et l’enfant Christ, la Vierge, le Christ. Au fond à gauche, l'autel de St François d’Assise (peint par Mario Sépulcre) abrite la statue du saint entourée de colonnes salomoniques.

La statue du vénérable Francescinu, St patron du village, se trouve à l’extérieur de l’église, car il n’a pas été sanctifié. Il lui manque un troisième miracle, deux seulement ont été reconnus. St Francescinu a sauvé deux fois le village des flammes. Il est fêté le dernier week-end de juillet par une messe en son honneur.

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Devant le maître autel à gauche, se trouve la statue de St Roch avec son bubon de la peste bubonique (saint intercesseur contre la peste) et à droite, St Lucie avec sa palme de martyr et ses yeux arrachés sur la coupe (sainte intercesseur contre les maladies oculaires). Et puis, une nef avec un plan en croix latine dotée de chapelles communicantes.

Derrière le maître autel au plafond de la nef décorée de pilastres, se trouve un buffet d’orgue sculpté en pin récupéré d’un couvent franciscain avec au centre un médaillon représentant St François d’Assise (deux bras croisés surmontés d’une croix)...


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Pour en savoir plus sur l’organisation de la société traditionnelle corse, voici quelques anecdotes et faits de société :

-        Autrefois, si les familles ne s’entendaient pas entre elles, les maisons étaient séparées de quelques centimètres.
-        L’ancien est respecté et à ce titre la maison de retraite ne s’envisage même pas. En effet, il est accueilli et compté dans la vie familiale au même titre qu’un membre actif. 
- Dans la société corse, la femme évolue au sein de la famille et de son environnement, selon le système du matriarcat. Toutefois, si les femmes perdaient leur virginité avant le mariage : le déshonneur était porté sur elles ainsi que sur leur famille. De fait, pour sauver l'honneur, ces femmes étaient envoyées en Sardaigne afin de cacher leur grossesse. Par la suite, le nouveau-né était récupéré par les bonnes sœurs et on faisait marier la femme avec le simplet du village !
-        Règne l'« enfant-roi » qui a tout les droits
-        Pour qu'il n'y ait pas d'injustice sur la terre du commun, le travail « del cumunu » régnait avec des journées d'entraide obligatoires. L’enfant (innocent) tirait au sort sur des feuilles d’arbres afin de définir la mission de chacun (châtaignes, pain, jardin, eau…). Le nombre de personnes dans la famille équivaut au nombre de jours à travailler pour le village. C’était « L'aiuta ». On pouvait prêter des journées de travail à d'autres villages qui possédaient moins de jardin par exemple.

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Vous l'aurez compris, en dehors des paysages naturels remarquables, nombreuses sont les richesses historiques et religieuses à découvrir dans le beau village de Ghisoni. Le mieux reste encore de s'accompagner d'un guide qui vous présentera dans les moindres détails le passé de ce village corse réputé.

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+d’infos sur l'histoire du village sur le site de la mairie :

"Les premières traces de vie enregistrées à Ghisoni datent de l'an 430 de notre ère, avec une église, puis un couvent de moines byzantins au VIIIe siècle. [...] La Création du village est antérieure à celle d’Ajaccio (1380) et Bastia (1412) mais la datation exacte reste encore incertaine.
[...]
Il est probable que la situation très protégée du village, suffisamment loin des côtes pour ne pas être menacé par les raids maritimes et sa topographie favorable à l’agriculture soient à l’origine de cette installation humaine, relativement précoce par rapport au reste de l’île.
Au Moyen Age, Ghisoni fut le théâtre de l’un de ces événements historiques qui s’ancrent à la fois dans l’histoire et dans la légende avec les Ghjuvannali ou Giovannali. »

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